Traitement de texte ou Logiciel d’écriture ?

1. Pourquoi ton traitement de texte est ton pire ennemi

> 2. 7 raisons de passer à Ulysses (et te débarrasser de Word)

NB : cet article n’est pas sponsorisé, hein. Ulysses, à ma connaissance, ne fait pas d’affiliation. Il n’en a pas besoin, comme tu vas rapidement le constater.

1. Tu préfères ouvrir ton roman en 50 secondes ou en 0,5 seconde ?

Le problème Word

Un roman, même court, est souvent bien plus gros qu’un mémoire ou un rapport, qui dépassent rarement les 80 pages avec annexes.

Word, comme je l’ai expliqué, est un logiciel qui privilégie la publication avant l’écriture. Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’il est formaté comme un navigateur web, c’est-à-dire que derrière la page que tu lis, composée uniquement de texte, il se trouve tout un tas de balises et de code source invisible aux yeux des non-initiés.

Word et ses équivalents accumulent des centaines, voire des milliers de balises invisibles derrière ton texte. Et ce avant même que tu n’aies saisi le moindre caractère : ces balises invisibles s’accumulent sur tout nouveau document. La moindre page blanche est truffée de code fantôme, et encore plus si tu utilises des feuilles de style personnalisées.

À ce problème s’ajoutent les centaines de fonctionnalités propres au logiciel, qui s’accumulent dans les barres de menu et te permettent certes de composer de superbes documents professionnels avec du publipostage et des balises actives mais qui t’obligent à patienter un temps interminable, comme un vieux moteur diesel, avant de pouvoir enfin poser tes mains sur ton clavier.

Et écrire cette soudaine idée que tu ne veux absolument pas oublier, là, juste avant de partir pour le boulot et que le bus passe dans moins de trois minutes en bas de ton immeuble

Instant particulièrement stressant que tu as forcément déjà vécu où tu attends avec une rage non contenue que Word finisse de se prélasser pour que tu puisses enfin noter quelque chose.

Conséquence : lorsque tu ouvres ton roman en cours de six cents pages – ou même un simple chapitre de vingt ou trente, d’ailleurs – ça rame. Grave.

La solution Ulysses

Sur Ulysses, le seul temps d’attente est celui de l’ouverture du logiciel. Bien qu’ayant accumulé pour ma part des milliers de pages de texte, ce temps ne dépasse pas les trois secondes sur mon ordinateur un peu poussif.

Et il ne t’affiche pas le début du premier fichier dans sa liste, hein, comme Word qui s’ouvre toujours à la page un. Non non : Ulysses affiche le dernier fichier ouvert à l’endroit exact où tu l’as quitté. Ça paraît bête et stupidement simple, lu comme ça, mais compte tenu qu’un écrivain manipule des fichiers de cinquante, cent pages voire plus, ce sont des dizaines de secondes économisées à ne pas fouiller son texte en essayant de se rappeler où on en était rendu.

Autre point fort, les fonctionnalités de publication d’Ulysses – il y en a, on va y venir et elles sont d’ailleurs excellentes – ne viennent pas te bouffer l’écran et la mémoire vive. Quelque chose me dit d’ailleurs qu’elles ne sont pas chargées à l’ouverture mais seulement lorsqu’on les sollicite ; c’est-à-dire lorsque ton écriture est terminée, une fois posé le point final – un moment rare et court dans la vie d’un écrivain.

Mission control, le point final est posé, je répète : le point final est POSÉ !

La cerise sur le gâteau

Sur Ulysses, tu peux déplacer des fichiers d’un répertoire à l’autre, les copier en masse, les supprimer en masse, les renommer, tout cela en moins d’une seconde. Pourquoi ? Tout simplement parce que tes fichiers Ulysses ne sont pas des fichiers Word, ni même des fichiers Ulysses, d’ailleurs : ce sont des fichiers texte.

De simples foutus .txt dont le poids en octets dépend uniquement des caractères que tu y as écrits. Mon roman de six cent cinquante pages ne pèse donc qu’un méga-octet, à comparer à la dizaine qu’on obtiendrait sur Word et consorts.

Alors forcément, ça rame beaucoup moins. Les heures – des vraies heures, hein, soixante fois soixante secondes – gagnées à ne plus manipuler ou ouvrir des fichiers seront pour toi autant de temps gagné à écrire pour de bon.

Voilà tout ce qui se charge (invisible, bien sûr) dès tu ouvres un fichier Word. Si tu ne te connaissais pas ce côté masochiste, c’est chose faite. Oh oui, Clippy, fouette-moi plus fort !

2. Fouiller dans tes fichiers ? T’es écrivain ou spéléologue ?

Le problème Word

Si tu écris actuellement ton livre sur un seul fichier Word, j’imagine que c’est parce que tu n’as pas commencé depuis longtemps, je me trompe ?

Où sont tes fiches personnages, tes notes avec tes idées, tes hypothèses d’intrigue ? Où sont tes synopsis, tes premiers jets ? Où sont les versions précédentes ? Où est ta documentation ?

Tu n’as encore rien de tout ça ? Ah ah, t’inquiète. Ça viendra plus vite que tu ne le penses.

Avant de passer à Ulysses, ma production était constituée d’une centaine de dossiers et de sous-dossiers et de pas loin d’un millier de fichiers Word sur différents supports : nouvel ordi, ancien ordi, disques durs externes, clés USB et Dropbox. Avec des doublons partout à comparer un à un pour vérifier la date de dernière modification. Enfin, non : à ouvrir l’un après l’autre pour retrouver la phrase ou le paragraphe que j’avais écrit dans l’ancienne version mais que je voulais garder dans la nouvelle.

Un bordel innommable. Un gaspillage d’énergie et surtout de temps d’écriture. Du gâchis de talent pur et simple.

Et encore, je précise que j’ai fait des études de documentation, donc je dispose officiellement d’un diplôme pour gagner de l’argent en classant des trucs écrits de manière rigoureuse et professionnelle.

Sauf qu’avec Word, la seule chose que tu puisses faire, c’est changer des bordels innommables en bordels un peu moins innommables, et c’est tout.

La solution Ulysses

Avec Ulysses, tu n’ouvres pas des fichiers : tu ouvres Ulysses. Point barre. Tous tes documents d’écriture sont à l’intérieur, classés par dossiers, comme dans un explorateur de fichiers classique.

Un explorateur de fichiers sur lequel tu as le contrôle intégral, je précise, notamment en choisissant d’afficher tes fichiers dans un ordre manuel, et non alphabétique. Un détail tout bête qui ouvre tout un tas de merveilleuses possibilités pour organiser ta production exactement comme tu l’entends. Et pas comme l’entend ton système d’exploitation.

Clippy, l’assistant de Microsoft Office, sait ce qui est bon pour toi. Il a déjà accompagné des générations d’écrivains pour les aider à sortir les plus beaux romans du monde. À coups de fouet à pointes.

Pour chacun de mes romans en cours, je me suis par exemple constitué trois répertoires :

  1. Concept littéraire : première étape de l’écriture, il s’agit du squelette du roman. Je débute par la table des chapitres (pour m’y référer et l’ajuster au besoin), suivi du synopsis complet (mon principal point de référence), mes réflexions sur la structure de l’intrigue et les rapports entre les personnages (schéma quinaire, rapports de force, etc.) Sans oublier le vrai thème et l’objectif final du roman.
  2. Notes de travail : deuxième étape, toutes les réflexions, toutes les notes et synopsis détaillés de chaque chapitre, classés dans l’ordre narratif. Matière brute que je peux consulter, compléter, supprimer, fusionner ou renommer en quelques secondes sans avoir à ouvrir une dizaine de fenêtres dans tous les coins de l’écran ;
  3. Roman complet : enfin, ton trésor. Le répertoire où tu passeras les heures les plus longues et les plus difficiles de ta vie. Un fichier est égal à un chapitre, immédiatement accessible en un clic.

Comme je n’écris pas un roman mais un cycle, j’utilise d’autres répertoires pour la documentation puisque celle-ci s’applique à tous. Mon codex rassemble ainsi fiches personnages, chronologies, descriptifs des technologies, etc., consultables eux aussi en un coup d’oeil en cas de doute.

La cerise sur le gâteau

Ulysses te permet de différencier chacun de tes dossiers par une icône différente dans son explorateur de fichiers : une planète pour mon planet opera, une tête d’alien pour SF Zone, une fusée pour un autre projet de space opera… Un peu gadget peut-être, mais toujours utile quand on se retrouve à devoir naviguer dans une centaine de dossiers et de sous-dossiers.

3. La sauvegarde ? Quelle sauvegarde ?

Le problème Word

Le padaword : Oh non, j’ai écrit dix pages et j’ai cliqué par erreur sur « Ne pas enregistrer ». Oui oui, sur un nouveau document. Sans aucune sauvegarde automatique.
Maître, enseignez-moi le seppuku, je vous en supplie.

Le chevalier Wordaï : Oh merde, j’ai écrit trois super paragraphes mais Word a planté et m’ouvre maintenant un fichier temporaire au nom pourri dans un dossier système et je dois retrouver mon répertoire pour l’enregistrer au bon endroit. Mais si ce fichier est corrompu et écrase l’ancienne version, je vais tout perdre ! Allez, je fais une version 2 et on verra plus tard.

Merde, la version 2 a planté ! Version 3 ?

Le Maître Wordaï : Control-S tu feras. Control-S tu referas. Une phrase tu écriras. Control-S tu re-referas. Control-S, Control-S, clic sur disquette, Control-S, Controlèèèèèèsse ! Oh bon sang et puis mon fichier est trop gros ça prend une plombe.
Et la sauvegarde automatique qui m’arrête en plein milieu d’une phrase toutes les dix minutes… Ok, c’est décidé, y en a marre : je me change en spectre pour me débarrasser de ces foutues contraintes matérielles.

Clippy est probablement un seigneur Sith.

La solution Ulysses

Plus facile, plus rapide, plus séduisant est le côté obscur. —Yoda

Je ne sais pas si Ulysses fait partie du côté obscur, mais l’auto-flagellation et la mortification, ça va deux minutes, hein. Le côté obscur, crois-moi, je sais où il se trouve : du côté des logiciels qui ne pensent pas en termes d’expérience utilisateur.

Est-ce que tu dois sauvegarder tes posts sur Facebook ou sur Twitter ? Tes messages sur Gmail ? Bien sûr que non. Alors pourquoi est-ce que tu devrais t’imposer cette pénible tâche inutile avec ton logiciel d’écriture ?

Ulysses sauvegarde tes fichiers en temps réel. En temps réel. C’est-à-dire que si tu n’écris rien, il ne sauvegarde rien. Si tu écris quelque chose, il sauvegarde au bout d’une ou deux secondes dès que tu t’arrêtes d’écrire.

Il le fait à ta place sans que tu ne le remarques, parce que le processus se passe en tâche de fond, sans cette interruption intempestive sur Word qui t’oblige à attendre que ce vieux débris arthritique daigne réaliser l’opération et te laisser à nouveau la main sur ton travail.

Interruption qui te fait te sentir seigneur Sith avec l’envie soudaine d’exécuter l’ordre 66 et détruire tout ce qui t’entoure – logiciel, ordinateur, écran, roman et tout le reste.

Le must, bien sûr, c’est d’utiliser un dossier externe connecté au cloud pour conserver ton travail. Pour ma part, j’utilise Dropbox, mais ça marche aussi avec iCloud, Google Drive et équivalents. Si tu utilises ces systèmes – et si tu ne le fais pas : fais-le tout de suite. Maintenant. C’est un ordre – tu sais que tu peux accéder aux anciennes versions et revenir en arrière en cas de problème, en te connectant à l’outil sur ton navigateur web puis en faisant une bonne dizaine de clics pour restaurer le document.

La cerise sur le gâteau

Cela dit, comme ça ne dépend pas de Word, il faut bien admettre que tu peux aussi faire de la synchronisation cloud avec ce vieux dinosaure. Bien que tu auras remarqué que celui-ci a tendance à planter lorsque tu tentes plusieurs control-S à la suite dans la même minute parce que la nouvelle version entre en conflit avec la version précédente qui n’a pas encore été synchronisée.

C’est pourquoi Ulysses dispose de son propre système de gestion des versions dans laquelle tu peux naviguer en mode Time Machine. En plus de la sauvegarde en temps réel, il crée une version chaque heure de tes douze dernières heures de travail, chaque jour des sept derniers jours et chaque semaine sur les six derniers mois.

True story : je n’ai jamais eu à m’en servir en deux ans d’utilisation intensive. J’ai découvert son existence en réalisant cet article.

Alors je te pose la question : pourquoi dépendre d’un oubli de raccourci clavier quand tu peux opter non seulement pour ceinture et bretelles, mais aussi pour machine à voyager dans le temps ?

4. Concentration : tu préfères souffrir ou écrire ?

Il est possible bien sûr d’entrer en état de flow avec ce vieux dinosaure de Word, mais je dirais pour ma part que c’est comme essayer de courir un marathon avec des boulets aux pieds.

10 pages avec Word, ça use, ça use, 10 pages avec Word, c’est vraiment très casse-pieds
(Les Aventures du Baron de Munchausen)

Pour un écrivain, pouvoir configurer son logiciel d’écriture est sans doute l’aspect le plus important qui participe à son confort. Pour parvenir à atteindre le plus facilement et le plus rapidement possible l’état de flow – et tenir avec dans la durée – il faut que tu puisses faire de ton logiciel une paire de vieilles pantoufles confortables, juste à ta taille, avec le plaid et la tasse de thé qui vont avec.

Configuration personnalisée

Peut-être que ton truc c’est d’écrire en Comic Sans. Parce que tu écris des scénarios de BD ou de la littérature jeunesse, ou tout simplement parce que tu ignores qu’il existe des billions d’autres polices beaucoup plus originales et sympathiques.

Ou parce que tu es un insondable nul. C’est possible aussi, je ne juge pas.

Sur Ulysses, ce n’est pas l’apparence du texte tel qu’il sera imprimé ou publié qui compte. C’est l’apparence du texte que tu auras sous les yeux pendant les milliers d’heures que tu passeras à l’écrire. Autant dire que tes pantoufles ont intérêt à ne pas serrer aux orteils ou à gratter aux chevilles.

Tu choisiras sans doute en premier la police d’écriture – personnellement j’ai toujours eu un faible pour le Palatino, jamais compris pourquoi – mais tu peux aussi modifier l’interligne (1,5 pour ma part), l’alignement (gauche plutôt que justifié), les espaces entre paragraphes (interligne 2), la longueur des alinéas. La couleur du texte et du fond. La largeur maximale des lignes sur l’écran. L’apparence du curseur clignotant.

Ulysses a été étudié par de vrais écrivains, pour de vrais écrivains, et tu n’as pas besoin de grand chose de plus, bien que ce ne soit déjà pas mal.

En quelques heures, quelques jours au pire, tu auras déterminé la configuration avec laquelle tu te sens le mieux ; celle avec laquelle tu sentiras le flow fourmiller au bout de tes doigts.

Ensuite, tu l’oublieras. À jamais. Terminés, les modèles de document et les feuilles de style, les polices introuvables à télécharger. Tu disposes d’un environnement de travail parfaitement adapté à tes mesures pour rester concentré sur le texte et uniquement sur le texte.

« Laisse monter en toi la colère issue de toutes ces années de frustration… Sens le côté obscur t’envahir. Il te rend plus concentré et plus fort ! »

Raccourcis de mise en forme

Pour écrire un bouquin, tu n’as pas besoin de beaucoup de mises en forme, soyons clair. Un peu d’italique à la rigueur pour attirer l’attention et signaler les mots non français. Avec Ulysses, le bon vieux control-I fonctionne très bien.

Que ce soit pour ton roman ou tout autre type d’écrit, comme un article de blog – celui que tu es en train de lire a bien entendu été composé avec Ulysses – tu peux faire appel à des mises en forme plus sophistiquées avec ce que l’on appelle le markdown. Un ou deux caractères faciles à mémoriser suffisent pour :

  • mettre en gras (double-astérisque)
  • créer un titre (dièse, double dièse, triple dièse, etc. suivant le niveau)
  • créer une citation (signe supérieur)

Le texte mis en forme est mis en évidence avec une couleur différente, que tu peux choisir là encore. Toutes tes mises en forme te sautent ainsi aux yeux comme sur un arbre de Noël.

Mode plein écran

Pour rester concentré au maximum, il faut supprimer les distractions. Toutes les distractions. Là où Word t’impose des manipulations compliquées pour zoomer sur ton texte, le mode plein écran d’Ulysses zoome tout seul comme un grand et te débarrasse de tout – menus, explorateur de fichiers, boutons – pour t’obliger à focaliser ton attention sur ton texte.

Ce n’est plus du plein écran, à ce stade : tu es carrément immergé dans ton texte. Tu ne vois plus que lui parce que c’est la seule chose que tu as besoin de voir.

Plein écran sur Retina 27 pouces ? Peuh ! Faites-moi rire. Attendez qu’on écrive en réalité virtuelle et là on parlera vraiment d’immersion.

La cerise sur le gâteau : le mode sombre

Le mode sombre, c’est ma drogue. Impossible de m’en passer, il faudrait me passer sur le corps pour me l’enlever. Bien que conçu pour éviter la fatigue oculaire lors des interminables sessions nocturnes, j’ai fini par l’adopter en permanence, même le jour. Plus d’éblouissement, plus de fatigue des yeux, cela signifie un temps de concentration qui se traîne en longueur pour le plus grand plaisir de l’écrivain et le grand désespoir de celle qui partage ses nuits.

Bref, entre ce mode sombre et le look dark de SF Zone, il semblera évident à tout le monde que je suis clairement passé du côté obscur de la Force.

« Et maintenant, jeune présomptueux, tu vas payer pour ce jeu de mots débile. »

5. Attendre d’être chez toi pour te relire ? Tu vis dans quel siècle ?

Le problème Word

Il y a ceux qui lisent 20 Minutes dans le bus avant d’aller au boulot, au lycée ou à l’université. Ou un bouquin. C’est bien, ça, un bouquin.

Évidemment, tu ne lis plus ces trucs sur papier. Tu es moderne. Tu as un smartphone ou une tablette connectés à Internet. La grande classe.

Comme 99 % des gens, quoi.

Contrairement à moi, il existe une chose que tu ne peux pas faire, en revanche. Ou plutôt deux.

Plutôt que de lire le bouquin des autres, est-ce que tu ne ferais pas mieux plutôt de relire le tien ? Toutes ces lignes que tu as écrites la veille au soir jusqu’à deux heures du matin, qui te hantent et t’empêchent d’ailleurs de lire correctement le roman que tu tiens en mains, parce que ce n’est pas ce que tu aimerais faire, en réalité. Ce que tu voudrais, c’est continuer ton livre au lieu de te rendre à cet endroit où tu es contractuellement tenu de faire acte de présence quotidienne.

Comme tu es un être prévenant et intelligent, bien sûr, tu as installé l’application de ton système de sauvegarde cloud favori, ce qui te permet donc d’accéder au fichier .doc modifié la nuit précédente et de le relire avec satisfaction et soulagement.

Puis de te rendre compte qu’il est bourré de coquilles et de phrases mal construites.

Ou te rendre compte que ton histoire, c’est de la merde.

Coquilles tu ne peux pas modifier, évidemment. Hé, c’est un fichier Word, rappelons-le.

Mais soyons honnêtes une minute. Relire et modifier ton texte, est-ce que c’est vraiment ce que tu voudrais faire, là, dans ce bus ou ce métro ? Est-ce que tu ne voudrais pas plutôt continuer à l’écrire ?

Un écrivain, ça écrit. Tu es un écrivain, oui ou merde ?

La solution Ulysses

Quand tu achètes Ulysses, tu achètes le logiciel pour ordinateur, évidemment, mais tu achètes aussi l’application smartphone et l’application tablette. Tout-en-un : le tarif comprend les trois.

Une application mobile qui propose strictement la même chose que le logiciel pour ordinateur dans un format réduit, à savoir le système de navigation des fichiers et le mode édition (permutable en mode lecture). Grâce à quoi tu peux écrire un livre hors de chez toi de la même façon que tu écris tes mails ou tes SMS.

La cerise sur le gâteau

Et la synchronisation, dans tout ça ? Eh bien, si tu utilises un service de stockage en ligne, l’application mobile se met à jour en temps réel sous tes yeux au fur et à mesure que tu écris sur ton ordinateur de bureau. Et vice-versa, bien sûr. Bluffant.

6. Performance : arrête de courir le marathon pieds nus, mets des baskets !

Le problème Word

Es-tu du genre à évaluer ta production en nombre de pages écrites ? Si oui, sache que dans le monde de l’édition, on compte en nombre de mots ou à la rigueur de caractères. Pas en « pages Word ».

Tu sais probablement que Word dispose d’une fonction d’affichage des statistiques. Il faut cliquer sur un menu, chercher parmi une vingtaine d’éléments, cliquer sur le bon puis attendre trois secondes parce que voilà, monsieur doit calculer. Plus ton fichier est gros, plus c’est long.

La solution Ulysses

L’interface d’Ulysses compte cinq boutons, et pas un de plus. Sur ces cinq, il y en a un destiné uniquement à afficher les statistiques de ton texte.

Tu peux les personnaliser suivant les critères qui t’intéressent le plus. Et tu peux même sélectionner une partie de ton texte pour afficher uniquement les statistiques de ta sélection.

Enfin, et ça a changé ma vie, tu peux obtenir les statistiques de plusieurs fichiers dans un même dossier. Tu te rappelles le répertoire « Roman complet » que je me suis constitué pour travailler ? Un clic droit, et tadaa ! Voici la taille réelle de ton roman. Tu peux même garder ces informations dans un coin de l’écran ; elles se mettront à jour en continu.

Ulysses pousse le vice jusqu’à t’afficher le temps que tu mettrais pour faire la même chose sur Word. Lent : avec un vieux pécé pourri. Rapide : avec un portable SSD. À voix haute : en t’époumonant sur Cortana.

J’ai ressenti un choc en découvrant cette fonction sur Ulysses, car j’ai alors compris que j’avais écrit beaucoup, beaucoup plus que je ne le croyais. Et je suis persuadé que tu vivras la même chose.

La cerise sur le gâteau

Mais mesurer sa performance, c’est bien. Se fixer des objectifs, c’est mieux. Imaginons que tu souhaites faire le NaNoWriMo cette année : il te suffira de créer un nouveau répertoire et de lui assigner un objectif de 50 000 mots minimum, quels que soient les fichiers que tu déposeras dedans.

Ulysses génèrera alors un compteur de mots qu’il te suffit d’afficher en permanence dans un coin de l’écran. À chaque nouveau mot ajouté, le compteur s’incrémente en temps réel avec un joli visuel en anneau, ce qui ne gâche rien.

Ne te fie pas à ce mignon petit cercle d’apparence innocente. Il va vite devenir ton pire ennemi quand tu découvriras qu’il s’agit en réalité d’un coach enragé qui hurle des imprécations en te braquant un pistolet sur la tempe.

Un appel à textes avec une limite imposée ? Pas de problème. Tu peux faire l’inverse et t’imposer un nombre maximum de caractères.

  • Cercle vert : tout va bien, t’es dans les clous ;
  • Cercle orange : ouh là, il va être bientôt temps de poser le point final, mon coco ;
  • Cercle rouge : trop tard mon gars, va falloir tailler dans le gras si tu veux pas te faire recaler.
Ou alors tu peux aussi ouvrir la fonction Statistiques de Word toutes les deux minutes. C’est bien aussi, hein. Hein ?

7. Manipuler 20 machins pour créer un epub ? T’es masochiste, avoue !

Le problème Word

Combien donnerais-tu pour pouvoir publier ta prose au format epub en deux clics ?

J’ai lu partout que c’était super compliqué de publier une nouvelle ou un roman dans ce format, pourtant un passage obligé notamment dans l’auto-édition, sans compter qu’il est également demandé par de plus en plus d’éditeurs.

Et en effet, créer un epub depuis Word ou un autre traitement de texte, c’est probablement aussi facile et agréable que de devoir recopier son texte à la main, avec des manipulations compliquées de plusieurs logiciels.

La solution Ulysses

Clic droit > Exportation rapide > Format epub. Tu précises le titre, l’auteur et l’image de couverture. Glisser-déposer vers le bureau. C’est tout.

Quinze secondes, montre en main. C’est bon, tu peux retourner écrire.

Comment ça, il ne génère pas l’ISBN et ne sabre pas de bouteille de champagne pour fêter l’aboutissement de tes efforts ? Hé ho, ça va, je n’ai pas dit qu’Ulysses était parfait non plus, hein.

Je ne sais pas combien de temps tu perds dans ce processus qui n’est ni plus ni moins que de la publication – l’autre métier que tous les écrivains devraient bannir de leur vie – mais tu peux être sûr qu’avec Ulysses tu perdras beaucoup plus de temps à diffuser ton epub en ligne sur des plateformes dédiées qu’à le créer.

Si jamais ton côté masochiste reprenait le dessus – ou si tes bêta lecteurs se trouvaient cloîtrés sur Microsoft Office, ce que je comprendrais plus aisément – tu peux également publier ta prose au format Word tout aussi rapidement. Ou PDF. Ou HTML.

La cerise sur le gâteau

Mais le vrai plaisir de ma vie avec Ulysses, c’est de pouvoir publier mes articles de blog sur WordPress directement depuis le logiciel. Après avoir indiqué compte et mot de passe une bonne fois pour toutes, Clic droit > Exportation rapide > Publication et hop ! C’est en ligne.

Terminé, le copier-coller chiant dans l’éditeur du blog avec le code Word qui vient te pourrir la vie. Les balises markdown se convertissent en balises HTML, les liens deviennent actifs, les citations deviennent des blockquote. Ulysses t’ouvre même ton article dans ton navigateur web favori.

Il ne manque plus qu’une petite gâterie sous le bureau pour que la perfection soit atteinte.

Ulysses ne sera pas pour toi si

  • Tu as un PC
  • Tu débutes vraiment dans l’écriture et tu ne t’es pas encore engagé dans un projet d’écriture important
  • Tu n’es pas prêt à investir 40 euros par an dans un logiciel d’écriture professionnel – qui, note-le bien, t’en fera économiser cent fois plus en temps passé à écrire, économiser tes forces et préserver ta santé mentale
  • Tu as un maître-chanteur qui menace de révéler tes premières nouvelles honteuses, celles que tu ne veux montrer à personne
CLIPPY SAIT. CLIPPY TE VOIT. CLIPPY T’A VU TAPER TA NOUVELLE ÉROTIQUE.

Les défauts d’Ulysses

Oui, il en a. À ceci près que j’ai dû me creuser la tête pour les trouver et être en mesure de constituer une liste. Et pas très longue, encore : je n’en vois que trois. Et ils sont tout petits.

  1. La ponctuation forte – deux points, point-virgule, point d’exclamation, tirets cadratins et semi-cadratins, etc. – n’est pas précédée automatiquement d’un espace insécable. À moins d’avoir manqué comment ça se configurait dans les paramètres, il semble que ce ne soit pas géré, peut-être parce qu’il s’agit avant tout d’un logiciel anglo-saxon, bien que j’en doute puisqu’il est parfaitement traduit dans la langue de Molière. On obtient donc de mauvaises surprises à la publication si ces espaces n’ont pas été gérés manuellement au préalable.
  2. La définition d’objectifs à atteindre n’est utilisable que sur les fichiers associés à Ulysses sur l’ordinateur, pas sur les fichiers partagés via Dropbox ou autre (seule exception : iCloud). Ce qui signifie qu’on ne dispose pas de copie de sauvegarde de ces textes dans le cloud et qu’on ne peut pas les travailler sur d’autres supports comme le mobile.
  3. Ulysses peut parfois perdre la boule côté mémoire vive (3 Go ou plus) quand on le laisse allumé trop longtemps. Longtemps genre deux ou trois semaines, hein, pas deux ou trois heures. Il suffit alors de quitter et de rallumer – un processus qui prend en tout cinq secondes – et tout rentre aussitôt dans l’ordre.

Inadmissible, n’est-ce pas ?

« Take back your crap, dipshit. »

Où l’acheter ?

  • 40 euros par an, réduit à 12 euros pour les étudiants – à comparer au prix de Word, merci, sans compter qu’en plus de tous ses menus avantages Ulysses est augmenté de nouvelles fonctionnalités plusieurs fois par an : https://ulyssesapp.com/pricing/
  • Parce qu’Ulysses connaît bien ses clients, la période d’essai est étendue à tout le mois de novembre (au lieu de 14 jours) pour tous les participants au NaNoWriMo : https://ulyssesapp.com/nanowrimo

Les alternatives à Ulysses

  • Sur le sujet des logiciels d’écriture et, plus généralement, de la productivité de l’écrivain, le meilleur spécialiste en ligne que je puisse te conseiller est Lionel Davoust, auteur primé de fantasy bien plus cinglé que toi et moi réunis : http://lioneldavoust.com/ensemble/boite-a-outils/
  • Également un article sur Scrivener et d’autres outils proposé par Jérôme Verne, auteur indépendant : https://jeromeverne.fr/meilleur-logiciel-decriture/
  • Tu as publié toi aussi un article sur Ulysses, Scrivener ou autre et tu aimerais le faire connaître ? N’hésite pas à le partager en commentaire !
9 Commentaires
  1. jcgarnier 3 ans Il y a

    Pour l’espace insécable, j’ai posé la question au support Ulysses.
    Voici la question :

    In French, there are punctuation marks that are preceded by a non-breaking space: ? ; : ! etc.
    How can I set Ulysses so when I type “?” it automatically insert a non breaking space before ?

    Voici la réponse :

    Could you please check if this works in Apple’s own TextEdit? We are using the same text render engine. If it doesn’t work there, it won’t work in Ulysses. You could then either create a non-breaking space by pressing⌥␣ (alt-space) or go to System Preferences ›Keyboard › Text and replace the question mark with a non-breaking space and a question mark.

    Hélas, TexEdit ne précède pas automatiquement un point d’interrogation d’un espace insécable, ni ne remplace un espace par un espace insécable s’il est suivi par un point d’interrogation.
    Je suis donc passé par la solution des préférences du clavier, qui fonctionne bien. Il faut juste penser à ne pas insérer d’espace soi-même avant le point d’interrogation, sinon il sera doublé par un espace insécable.
    Bon, là, je dois dire, avantage traitement de texte, même si j’apprécie beaucoup Ulysses.

    • Jon 3 ans Il y a

      Mille mercis JC pour avoir relayé cette précision importante !
      J’avais moi-même passé aussi comme toi sur la solution du remplacement de texte via les préférences clavier, mais ce n’est pas franchement intuitif et je me retrouvais systématiquement à avoir deux espaces au lieu d’un… Manque d’habitude j’imagine.
      Quoi qu’il en soit, entre des fichiers textes de quelques dizaines de ko super faciles à charger et à manipuler, et de l’autre de gros fichiers usines à gaz lourds d’un ou deux mégaoctets, le choix est vite fait. Ulysses n’y est pas pour grand chose, ce sont les fichiers .txt qui sont conçus comme ça.
      Encore merci et bonne écriture à toi !

      • jcgarnier 3 ans Il y a

        Je rectifie, je suis allé trop vite ! pour que les préférences clavier fonctionnent bien, il faudrait pouvoir remplacer par exemple “␣?” par” ⌥␣?”, mais les préférences clavier du Mac n’acceptent pas les espaces… Je me suis donc rabattu sur l’outil Better Touch Tool que j’utilise par ailleurs et qui fait le job comme on dit.

  2. FABARON 4 ans Il y a

    Peut-on importer un texte (en cours) rédigé sur iBooks Author dans Ulysses ? Peut-on faire de même avec un texte en cours de rédaction sur Pages ?
    dans ce cas où peut-on trouver le tutorat ?
    merci

    • Jon 4 ans Il y a

      Bonjour Alain,
      Honnêtement je ne sais pas, c’est une question qui concerne un cas très particulier. L’importation de fichiers vers Ulysses est sûrement abordé sur l’aide du logiciel (https://ulysses.app/help/ – en anglais) ou son blog très fourni en bonnes astuces.

      Pour mémoire, Ulysses est basé sur des fichiers texte .txt formatés en Markdown (de la mise en forme convertible en ePub et HTML notamment).
      Pour convertir mes tripotées de fichiers Word (plusieurs centaines dans mon souvenir) j’ai utilisé ce bon vieux Cmd-A / Cmd-C / Cmd-V (tout sélectionner / copier / coller) fichier par fichier, ça ne m’a pas pris plus de temps que ça dans mon souvenir (genre trois-quatre heures réparties sur trois jours).

      Si ton texte en cours n’est que sur un seul fichier, ne perd pas de temps à faire de la conversion logicielle, à moins que tu n’aies beaucoup de mise en forme (genre italique, gras, etc.) auquel cas tu devras tout refaire à la main.

      Sinon, j’ai envie de dire, GIYF (Google est ton ami). Ce que j’ai tenté en écrivant ce commentaire, parce que je suis un blogueur prévenant et consciencieux. Et hop : https://ulysses.app/answers/import-into-ulysses

      Je me doutes que tu as consulté cette page (que je propose au cas où à ceux qui n’auraient pas trouvé) qui nous dit au tout début : “You just started using Ulysses and want to know how you can transfer your documents and notes to our app? No Problem! In this tutorial, we want to show you how to import your notes from Apple Notes, Evernote, and Bear and also how to finish projects you initially started in Microsoft Word or Scrivener.”

      Je sais que ce ne sont pas les formats de fichier que tu as besoin de convertir, mais peut-être y trouveras-tu des pistes pour résoudre ton problème ?

      À bientôt Alain et bonne découverte du logiciel !

  3. RS_Ch0ps 4 ans Il y a

    Aujourd’hui, niveau praticité et multi plate-forme, Notion fait totalement l’affaire aussi. Et c’est gratuit.
    Donc parfait pour les PCistes frustrés d’Ulysses

    • Jon 4 ans Il y a

      Merci pour l’info ! Les intéressés le trouveront ici : http://www.notion.so

      Du peu que j’en ai vu ça ressemble quand même à une application de prise de notes/task list un peu gonflée…

  4. Jordi Vila 4 ans Il y a

    Bonjour, le gros défaut d’Ulysse, c’est qu’il est réservé aux Mac. Et là, on s’éloigne des 40 euros par an, parce que la machine qui peut le supporter vaut un paquet de pognon 😉 – pour ceux qui acceptent d’acheter Apple (dont je ne suis pas) – Et c’est d’ailleurs le gros soucis de tous ces logiciels d’écriture. Oui, ils sont géniaux, mais il n’y en a pas un qu’on puisse installer sur plusieurs OS chez soi. Moi, par exemple, j’ai un Windows 7 dans mon bureau, un Xubuntu dans ma chambre, un Windows 8 au boulot, un Windows 10 sur la machine de ma femme… Et je suis un vrai maboul : j’écris là où j’ai envie selon mon humeur, l’heure de la journée, l’ensoleillement de la pièce 😉 Impossible de travailler avec Scrivener dans ces conditions.
    Une alternative qui peut se révéler intéressante, à condition d’aimer le risque : Scribbook. Son principal avantage est aussi son défaut majeur : c’est un outil en ligne. Mais il me semble que son concepteur travaille à un système de synchro hors-ligne.

  5. Jérôme Verne 4 ans Il y a

    Du coup, tu insères tes espaces insécables *à la main* ? (en tapant   ?)
    Ce simple défaut suffit faire baisser Ulysses dans mon estime 🙁

    Et au fait, ce n’est pas un article sur Scrivener que j’ai écrit, mais sur les alternatives à Word. Du coup, je cherche toujours quel est le meilleur logiciel d’écriture (je suis persuadé qu’il n’existe pas encore, mais j’ai bon espoir que Scribbook s’inspire un jour d’Ulysses et des éditeurs Markdown).

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