Comme tout un chacun, comme toi peut-être, j’ai commencé à écrire mes premières histoires en suivant une trame temporelle très classique, c’est-à-dire linéaire, où la progression de l’intrigue suit la ligne du temps que nous vivons au quotidien : passé, présent puis futur. C’est en effet une façon universelle, logique et donc rassurante de raconter une histoire. Elle est simple, elle est pratique, elle est facile à suivre, elle met donc à l’aise le lecteur comme l’écrivain.

Putain, qu’est-ce qu’on s’emmerde.

Hélas, ce n’est pas la meilleure façon de rendre une histoire inoubliable pour des lecteurs qui ont déjà subi cette ennuyeuse litanie des milliers de fois.

Il existe heureusement de nombreuses méthodes pour rendre une histoire un peu plus originale. L’une d’entre elles consiste par exemple à renverser complètement les rôles de tes personnages, en déformant les archétypes classiques : le héros était en fait une princesse, le méchant était en fait le héros, etc.

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Détoner pour détonner

La solution que je te propose aujourd’hui pour détonner par rapport aux histoires classiques est justement… de faire détoner ton histoire.

Déconner, v. intransitif. Ex. : « On ne déconne pas avec l’orthographe. »

Car pour quelle raison serais-tu contraint de suivre le temps de la narration classique ? Pourquoi ne pas sortir de ta zone de confort et te lancer dans quelque chose d’un peu plus risqué qui consistera à découper, hacher menu et faire exploser en mille morceaux l’histoire que tu as imaginée ?

Mais non, crétin, c’est à prendre au sens FIGURÉ ! Ah, l’imbécile.

Il existe en effet toute une série de structures narratives alternatives qui se prêtent parfaitement à la nature « expérimentale » des littératures de l’imaginaire. Des structures qui renouvellent la narration mais qui sont loin d’être nouvelles, cela dit.

En effet, comme tu vas le découvrir, il suffit de plonger ses mains quelques instants dans les archives du cinéma ou de la littérature imaginaire pour extraire de célèbres exemples d’histoires de science-fiction et d’histoires fantastiques qui ont pris la peine de sortir des schémas narratifs classiques pour produire quelque chose de très original.

Principe d’application de la théorie de la relativité à la littérature

Avant de passer à la suite, petite parenthèse chiante pour bien comprendre les schémas qui vont suivre – si tu t’estimes à l’aise, passes au chapitre suivant :

  • Le temps du lecteur / spectateur (Début > milieu > fin) : c’est le temps suivi par l’histoire, entre le moment où on ouvre le livre et celui où on le ferme, l’instant où l’on appuie sur la touche lecture et celui où l’on fait pause. Ce temps est toujours linéaire : à moins de composer une histoire « dont vous êtes le héros », où le lecteur tourne les pages de son livre en fonction de ses choix, on commence une histoire par la première page et on la termine par la dernière.

Ouais, bon. La réalité, c’est qu’un lecteur fait un peu ce qu’il veut. Il peut piocher quelques pages au milieu, ne pas finir l’histoire, lire la fin avant d’avoir commencé…

Mais nous nous trouvons dans le contexte de l’écriture, donc bien sûr, c’est différent. Un auteur est bien obligé d’aligner à un moment donné les chapitres les uns après les autres s’il veut réussir à former un objet littéraire.

  • Le temps des personnages (Passé > présent > futur) : c’est le temps de la narration, celui que suit l’intrigue et qui sera vécu de l’intérieur par les personnages de ton histoire. Et c’est justement ce temps que nous allons nous amuser à triturer dans tous les sens en suivant des trames non linéaires.

1. Le flash forward

Dans cette structure narrative, on trouve un premier chapitre qui se passe au temps présent, suivi d’un deuxième qui se déroule loin dans le passé. Le reste du livre suit alors un sens chronologique classique en remontant peu à peu vers l’instant présent que le lecteur a découvert en premier lors de sa lecture.

C’est par exemple le héros que l’on découvre à la première page en très fâcheuse posture, sur le point de mourir éviscéré par des piranhas lancés avec lui dans une fusée sans capsule de sauvetage en direction d’une étoile à neutrons. À la suite de ce cliffhanger, le reste du livre va remonter peu à peu le fil des événements jusqu’à retrouver cette situation initiale, auquel succédera un dernier chapitre de dénouement.

Le flash forward a l’avantage de ne requérir qu’un minimum d’effort de la part de l’écrivain. C’est aussi son principal inconvénient, puisque « minimum d’effort » n’est pas exactement censé faire partie de son vocabulaire. Il suffit de choper l’avant-dernier chapitre de l’histoire, celui qui précède le dénouement lorsque la tension est à son maximum, et d’en faire un premier chapitre, ou plutôt, un prologue.

Ouch.

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Pourquoi il faut brûler ton prologue

Bref, loin d’être une explosion, le flash forward est à peine plus qu’un pétard mouillé en ce qui me concerne.

Un exemple parmi d’autres utilisant cette structure : le film d’animation Megamind qui commence par la lente chute du héros dans le vide avant de tout reprendre à zéro depuis l’enfance, puis de retricoter tout l’écheveau qui l’a conduit à la situation du départ.

2. Compte à rebours

Le compte à rebours est la copie conforme du flash forward, avec une subtilité simple en apparence, mais qui change du tout au tout l’esprit même de l’intrigue : le chapitre placé en premier n’est plus l’avant-dernier du schéma classique, mais le dernier.

Les différences avec le précédent sautent aux yeux.

Au lieu de balancer le climax au lecteur, on lui refile carrément le dénouement. Autrement dit, la fin de l’histoire. Tous les chapitres qui suivront n’auront pour but que de faire grimper la tension du lecteur/spectateur en lui offrant l’espoir que l’issue peut changer malgré ce qui vient de lui être servi.

Le film Terminator 2 fonctionne suivant ce principe : on commence par la vision de fin du monde, le jour du Jugement dernier, le soleil sur Los Angeles, le parc à jeux incinéré, puis le pied métallique d’un androïde venant écraser un crâne humain dont la petite taille laisse suggérer qu’il n’appartenait pas nécessairement à un adulte. Tout le reste du film n’est qu’un compte à rebours vers l’inéluctable. 

Oui, inéluctable. Bien que le compte à rebours soit stoppé à la fin de Terminator 2 (« le destin n’est pas écrit à l’avance » comme le comprend Sarah), James Cameron décide malgré tout de tout faire péter à la fin de Terminator 3 – et incidemment, de prôner l’inverse de ce qu’il avait voulu exprimer dans l’épisode précédent.

Puis le contraire du contraire dans les épisodes suivants. Enfin, je sais plus, il y a longtemps que j’ai arrêté de chercher à suivre.

3. Mémoires

Le principe des mémoires consiste à intercaler au temps linéaire classique des flash back qui font référence au passé du héros ou d’autres personnages. En faisant référence à ces anciens souvenirs, on peut apporter au lecteur des clés de lecture qui lui permettront de comprendre les non-dits de l’intrigue principale.

Les héros du roman de Stephen King Ça sont présentés en mettant en parallèle leur vie d’enfant avec leur situation adulte. Bien que les protagonistes aient grandi et fait leur vie chacun de leur côté, leur personnalité, leurs comportements et leurs choix reflètent ceux de leur enfance. Et bien entendu, on ne pourrait pas comprendre les raisons de la tension extrême ressentie par ces adultes si Stephen King n’avait raconté l’histoire que de leur point de vue.

Avec ce schéma, on peut aussi laisser des questions en suspens de manière délibérée dans l’intrigue principale pour esquisser, au travers de fréquents rappels au passé, quelques éléments de réponse de façon plus ou moins directe. Après, il suffit de laisser le lecteur additionner deux et deux, et le tour est joué.

Cet artifice peut permettre d’obtenir des situations intéressantes où le lecteur, grâce à ces retours en arrière, connaît le fin mot de l’histoire alors que le héros, coincé dans l’intrigue principale, est en train de le chercher désespérément.

Imaginons que l’histoire commence avec notre héros, un chef, qui rencontre une pâtissière talentueuse dont il tombe amoureux. On intercale leur romance avec des scènes d’apprentissage où le jeune chef apprend le métier à la dure avec son mentor, qui dans l’histoire principale est mort en ayant refusé de révéler au héros le secret de sa mythique tarte aux pommes. Le dernier retour en arrière montrera la pâtissière avoir une aventure avec le mentor, pour mieux l’assassiner et lui voler sa recette. Et l’ultime chapitre, le mariage des deux tourtereaux, verra le héros encore plus amoureux de sa meurtrière de femme lorsque celle-ci lui servira la fameuse tarte qu’il croyait perdue.

C’est une façon un peu sadique, je trouve, de tenir en haleine son lectorat, qui devient alors le témoin impuissant des choix hasardeux du personnage principal, qui tâtonne, se trompe, échoue ou, dans cet exemple, se trouve en grand danger sans le savoir au moment où l’histoire s’achève.

4. Destins croisés

Ce schéma-ci entremêle deux structures linéaires classiques, l’une qui se passe au futur, l’autre qui se déroule au passé, sauf que les deux périodes ne se répondent jamais. Les personnages sont différents, les temps et les lieux sont différents et les trames narratives sont ainsi faites qu’ils n’ont aucun contact les uns avec les autres. C’est un peu comme si l’on racontait deux histoires en parallèle dans le même livre.

L’intérêt principal d’une structure en destins croisés réside dans les passerelles et les liens indirects que l’on peut tisser entre les deux histoires. Si les personnages et les lieux sont différents, les événements racontés, en revanche, pourront présenter de troublantes similitudes.

On peut imaginer sans peine des parallèles fascinants entre un passé et un futur très éloignés l’un de l’autre, avec d’un côté une famille dépeinte durant les événements qui ont mené à la Seconde Guerre Mondiale et une autre au XXIe siècle en proie à une chaîne d’événements étrangement similaires jusqu’à l’éclatement de la Troisième.

Au travers de cette forme narrative, il devient possible d’exprimer une sorte de fatalité autour de la répétition implacable d’événements, quelles que soient les décisions prises par les personnages.

5. Spirale convergente

Ce schéma narratif est un peu plus complexe à appréhender. On commence par présenter deux intrigues à deux points très éloignés, l’une dans le futur (la principale) et l’autre dans le passé (la secondaire). Petit à petit, les deux trames passées et futures vont s’entremêler et s’enrouler sous forme de spirale jusqu’à une destination : le « présent » de l’histoire, qui est ici utilisé comme une fin.

Dans Memento de Christopher Nolan, les séquences en noir et blanc sont celles du « passé » et se déroulent dans l’ordre chronologique. Celles en couleurs qui sont celles du « futur » et sont présentées dans un ordre antichronologique. Elles alternent l’une après l’autre jusqu’à atteindre le milieu de l’histoire à la fin du film.

Dans ce type de structure, des amis dans le passé deviendront ennemis dans le futur – et vice versa, des victimes croiseront les coupables, les comportements évolueront du tout au tout.

Comme pour Destins croisés, le schéma en spirale permet de créer des parallèles très intéressants entre les différents temps de l’intrigue et d’apporter des révélations progressives au lecteur ou au spectateur.

6. Spirale divergente

La spirale divergente se base sur la même structure que précédemment, à ceci près qu’il part d’un point central, le milieu de l’intrigue, avant d’alterner deux lignes de temps qui s’écartent progressivement l’une de l’autre et s’achèvent à des moments très éloignés : l’intrigue principale dans un lointain futur, l’intrigue secondaire dans un passé éloigné.

Le principal intérêt de cette configuration, c’est que les chapitres situés dans le passé, qui s’enfoncent toujours plus profondément en arrière, peuvent aboutir à un coup de théâtre qui apportera un sens entièrement nouveau à l’intrigue principale et à la secondaire. Le lecteur doit soudain reconsidérer toute la chaîne d’événements des deux intrigues, puis se repasser en mémoire le fil de l’histoire pour comprendre les implications de ce retournement de situation.

Le film Sixième Sens utilise cette technique pour son twist final, grâce à de brefs retours en arrière jusqu’à la nuit où le héros se fait tirer dessus par l’un de ses anciens patients atteint du même syndrome que le jeune Cole.

Attention spoiler pour ceux qui n’étaient pas nés en 1999 :

L’ironie de cette histoire étant que s’il avait compris plus tôt que son meurtrier voyait réellement des fantômes… il n’en serait pas devenu un.

7. Le faux flash back

Ah, celui-ci est franchement subtil. C’est une véritable réinvention du flash back classique, proposé en suivant une dynamique extrêmement retorse pour le lecteur ou le spectateur. On lui fait croire, par une série d’indices, qu’il est en train de se faire servir l’archi-classique flash back alors qu’en fait… c’est un petit peu plus compliqué que ça.

J’ai découvert cette technique narrative dans le film Premier contact – que je vous recommande chaudement pour son réalisme et sa façon singulière de traiter les rencontres du troisième type au travers du langage – plutôt que par les mathématiques ou les canons, comme Hollywood avait pris l’habitude de le faire depuis les années 50.

Attention spoiler :

Au début de Premier contact, on voit l’héroïne avec une fille adolescente qui malheureusement décède du cancer. Retour au moment présent, elle vit seule dans une immense maison ; on s’imagine donc qu’elle porte le deuil et s’est séparée de son compagnon. Les flash back reviennent un peu plus tard dans l’histoire et se font de plus en plus précis. Au moment du dénouement, on découvre que ces souvenirs étaient en réalité des moments… qui ne se sont pas encore passés et qu’il s’agissait en réalité de visions de l’avenir.

Bref, en seconde analyse, le faux flash back est en réalité une spirale convergente camouflée sous forme de flash back. La confusion entre passé et futur produit un coup de théâtre assez magistral. Comme pour ce film, le dénouement de l’histoire est sans aucun doute le moment le plus intéressant où mettre en place le « point de basculement » qui révélera au lecteur / spectateur qu’il s’est fait avoir au début.

8. Chaos apparent

Bon. Jusqu’ici, on se contentait de siroter les tisanes de mémé Geneviève ; cette fois, c’est le moment d’aller vider le mini-bar. Ou mieux, les caves de papy et plus précisément le compartiment secret où il range son alambic et sa production artisanale.

Pour continuer cet article, dépoussière d’abord tes verres à liqueur parce qu’on va maintenant se risquer sur le bizarre, avec l’équivalent alcoolique du Three Kings fabriqué dans une baignoire avec cinquante kilos de patates.

Dans un roman construit sous forme de chaos apparent, le temps de narration est dynamité, dispersé, ventilé, éparpillé par petits bouts façon puzzle. Passé, présent et futur s’entremêlent dans tous les sens et le lecteur doit remettre lui-même, petit à petit, les pièces ensemble au fur et à mesure de sa lecture.

Cette structure est adoptée par exemple par le roman Le Déchronologue de Stéphane Beauverger, qui a le bon goût de réunir de surcroît deux thèmes que tout le monde adore mais que personne n’aurait eu l’idée d’associer à part son auteur, à savoir le voyage dans le temps et les pirates. La chronologie narrative de cette histoire est aussi chaotique qu’une DeLorean prise dans un ouragan temporel en furie avec Doc Brown au volant qui vient de s’enfiler derrière la cravate un Debout les morts bien tassé on the rocks.

Tiens, à ce propos… As-tu remarqué que Retour vers le futur était une histoire de voyage dans le temps, de futurs alternatifs et de paradoxes temporels qui suivait une trame narrative… strictement linéaire ? Ni flash back, ni flash forward : c’est une histoire racontée dans un ordre tout à fait banal.

À un moment, il essaie bien de t’embrouiller. Mais c’est faux.

Tout le contraire des films Prédestination des frères Spierig et Cloud Atlas des soeurs Wachowski, ce dernier réussissant de surcroît l’exploit d’associer la structure Destins croisés à celui de Chaos apparent. Des oeuvres dans lesquelles il est difficile de s’immerger au départ : elles commencent d’abord par donner le tournis, comme le font les trois premiers shots de vodka. Mais au fur et à mesure que l’on progresse, les différentes pièces se mettent peu à peu en place et on finit par ressentir une puissante euphorie qui marquera pour longtemps ceux qui auront accepté de faire l’effort de se laisser emporter jusqu’au bout.

Ou leur donneront à l’inverse une sacrée gueule de bois.

Évidemment, comme le nom de cette structure l’indique, il s’agit d’un chaos apparent. L’idée n’est pas de lancer toutes les pages de ton roman en l’air puis de les rassembler au hasard pour pondre un roman conceptuel. Ce type de structure exige une maîtrise absolue du temps narratif pour réussir à produire un ensemble cohérent et surtout, compréhensible sans effort pour le lecteur.

Il s’agit donc d’un tour de force littéraire qui impose une réflexion approfondie et un sens du détail extrêmement développé. Ce qui n’est pas nécessairement à la portée de tout le monde.

Bonus : les temps alternatifs

Une dernière astuce pour terminer : tenter d’utiliser les trames de temps alternatives, celles qui auraient pu arriver mais en définitive… n’ont pas eu lieu.

Des passés ou des futurs possibles, intégrés à l’histoire pour lui conférer un côté fantastique comme dans l’épilogue de la comédie musicale La La Land, où le procédé est utilisé pour exprimer des sentiments puissamment nostalgiques ; ou pour éviter de justesse un événement catastrophique en altérant le cours du temps, comme dans le dénouement du thriller de science-fiction Paycheck de John Woo.

Pour ceux qui croient encore que La La Land n’a rien à faire dans cet article.

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L’objectif de toutes ces méthodes non linéaires n’est pas seulement de paraître original, entendons-nous bien. Déstructurer le temps de la narration est une méthode très puissante pour dynamiser une intrigue un peu faiblarde, mais tout comme la nitroglycérine, elle se manipule avec beaucoup, beaucoup de précautions.

Certains écrivains, comme toi peut-être, ont la chance et le talent de réussir cela d’instinct. D’autres, comme moi, l’ont découvert à la dure à force de tâtonnements et d’apprentissages laborieux.

De vautrages dans le caca serait plus exact. La litote ne te mènera à rien, petit scarabée.

Ainsi, si tu souhaites appliquer ces méthodes à une histoire que tu as déjà imaginée et scénarisée, il est probable que tu te retrouves contraint comme moi de revoir entièrement l’histoire que tu avais imaginée au départ. Mais comme tu ne les appliqueras qu’à des histoires dont tu n’es pas entièrement satisfait – sinon tu n’y toucherais pas, hé, banane – tu ne dois pas les considérer comme une contrainte mais plutôt comme une réflexion salvatrice. En d’autres termes, le déclic qui te manquait pour faire de ta bonne histoire une histoire vraiment originale.

Mais la meilleure façon d’utiliser ces méthodes non conventionnelles reste encore de les appliquer au tout début du processus d’idéation : ce moment où tu commences à réfléchir à une toute nouvelle histoire et que rien n’est encore précis dans ton esprit. Car procéder ainsi est peut-être la seule façon d’exprimer le plein potentiel de ces modes de narration alternatifs.

Post-scriptum : mon plan machiavélique infaillible

Tu penses bien que pour en parler, je suis moi-même déterminé à utiliser plusieurs de ces constructions narratives dans mes propres romans. Pour être tout à fait transparent, une variante de la structure mémoires sera utilisée dans mon premier roman, spirale convergente dans le deuxième, spirale divergente dans le troisième et destins croisés dans le sixième. Ouf.

Et c’est quand que tu les écris, connard ?

J’avais également scénarisé en détail un roman construit sous forme de chaos apparent, avant de me rendre compte récemment que j’avais en fait réécrit le film Prédestination sans le vouloir et sans le connaître. Précisons quand même que mon scénario date de douze ans alors que ce film date de trois ; donc ce qui s’est passé en réalité, c’est que je me suis lamentablement fait coiffer au poteau comme un crétin.

Et toi, as-tu déjà utilisé – ou mieux : inventé ! – des structures narratives non linéaires et non conventionnelles ?

3 Commentaires
  1. RS_Chops 4 ans Il y a

    Aahhh Cloud Atlas, je l’attendais depuis le début de l’article.
    Une oeuvre magistrale qui se mérite, littéralement. Quand je l’ai vu à sa sortie au cinéma, la moitié de la salle était sortie avant même le générique.

  2. Emmanuel K. 7 ans Il y a

    Un exemple intéressant des procédés mémoires+destin croisé : les déposédes de Ursula K. Le Guin.

    Au début de l’histoire le héros part en voyage dur la planète voisine et ce récit suit un déroulement linéaire mais alterne avec les chapitres de sa vie sur sa planète natale. C’est la partie mémoire. Mais c’est aussi un destin croisé entre celui qu’il a été sur sa planète et celui qu’il se découvre être sur l’autre (en fait la croisée du destin du héros).

    SPOILER ALERT !

    À la fin de l’histoire on comprend que la première natation qui a commencé à l’astroport se termine avec son retour chez lui et que la seconde narration se termine juste avant son départ initial donc juste avant le premier chapitre.

    La progression dans l’histoire, dans ses deux parties ont permis de comprendre les enjeux et le bouclage entre début et fin mettent en lumière la conclusion.

    Le vrai voyage c’est le retour (l’histoire qui continue apres que le lecteur au fermé le livre ?).

    • SF Zone 6 ans Il y a

      Merci beaucoup Emmanuel pour cet exemple que je ne connaissais pas ! Je suis en train de rattraper mon retard sur Ursula Le Guin que j’ai zappée dans mes jeunes années, mais c’est long !

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